des romans gris (noir clair)
 
 
 

...et pour une dent,

toute la gueule !

C'EST L'HISTOIRE D'UN DEUXIEME LIVRE

Je l’avais juré à Mémé (mon épouse).
De la chevrotine dans les Nougatines resterait mon premier et dernier ouvrage.
Promis, juré, craché. Sur la tête de … Buffet et Bontemps, tiens !
De toute façon, j’étais sûr de n’avoir plus rien à dire.

Et puis voilà.
Parole de scribouillard, parole de pute.
J’ai repiqué au vice. Un mot, une phrase, un chapitre… Et merde ! J’ai commis un autre bouquin.

Mais c’est de la faute de mes potes ! Flagorneurs comme des vendeurs de voiture d’occasion, ils ont réussi à me faire croire qu’ils avaient aimé. Qu’ils voudraient bien en reprendre. Moi aussi, quand je vais manger chez vous, j’arrive à vous faire croire que je me suis régalé.

Et puis, ça les a turlupinés. Qui c’est cette Princesse ? "Tu nous en as trop dit ou pas assez…" J’ai même eu une commande spéciale : une description plus précise de la dame.

Mais voilà.
En écriture, c’est comme en amour, ça vient moins vite en vieillissant. On s’applique plus. On est moins brouillon.
J’avais mis six mois pour le premier, j’ai mis quatre ans pour celui-ci.

A ma décharge (aucune allusion au paragraphe précédent), je suis tombé sur un correcteur exigeant. Aussi direct que peut l’être un grand cousin qui ne se prive pas de dire au gamin quand ça cloche. J’ai mis plus de six mois à intégrer ses corrections, l’enfoiré !

(Si j’ai cinq minutes, je vous concocterai un florilège de ses annotations désopilantes. A se pisser dessus. Ou dessous.)

Mais cette fois-ci, c’est le dernier. Y’en aura pas de troisième. Même pas un fascicule. Je le jure. Sur la vie de Mamère. Que le grand Cric me croque ! Que le diable me pète ! Que Dieu me savonne. !

Parole de scribouillard…

 

Jean-Louis SEPULCHRE